« Il y a beaucoup de moments forts »

J’ai rencontré Estelle Meunier, le lundi 20 mai 2019, dans les bureaux du Diaconat de Bordeaux rue Tastet.

Estelle Meunier est entrée au Diaconat de Bordeaux le 1er octobre 2018, en tant qu’Assistante Sociale au service Logement Accompagné.
Elle accompagne les personnes dans leur accès au logement, elle travaille sur les dispositifs de sous-location en IML (Intermédiation Locative), sous-location DALO (Droit Au Logement Opposable) et le dispositif AVDL (Accompagnement Vers et Dans le Logement).

Ce sont des dispositifs qui nécessitent un minimum d’autonomie, tout en bénéficiant d’un accompagnement social.
Estelle accueille des personnes de tous horizons, qu’elles soient très précaires ou presque autonomes, des gens qui travaillent, d’autres non, toutes difficultés confondues.

Elle m’explique qu’en sous-location, c’est le Diaconat de Bordeaux qui loue les appartements aux propriétaires et les sous loue aux personnes accueillies. De plus, les personnes sont accompagnées par des travailleurs sociaux.
Les sous locations DALO et AVDL ont pour différence avec un logement, dit classique, la position médiatrice du Diaconat, qui permet d’être présent en cas de nécessité.

 

« Notre mission est d’orienter les gens, le Diaconat c’est passager, notre service est passager, c’est un instant de leur vie. Nous les aidons à s’insérer par le logement, mais nous ne sommes pas une fin en soi. »

Estelle m’explique qu’au-delà de l’accueil proposé à Tastet, l’accompagnement rapproché des personnes accueillies, implique de faire des visites à domicile.
Quand je lui demande pourquoi se déplacer à domicile, elle m’explique qu’ils sont dans l’obligation : « c’est à nous d’aller vers les gens, le domicile permet de voir plus de choses, de travailler plus de choses. Les échanges sont plus simples, c’est dans la dynamique du Diaconat de Bordeaux. Mais nous ne travaillons pas que l’aspect administratif, nous travaillons aussi le bien être dans le logement, comment on investi un logement, comment on s’y sent chez soi, comment on le nettoie. »

 

  • Comment vous sentez-vous au sein du Diaconat de Bordeaux ?
    « L’ambiance est très bonne, c’est pour ça que j’ai accepté de participer au projet, j’ai une très bonne image du Diaconat de Bordeaux. C’est très plaisant, on ne fait jamais la même chose, et l’ambiance est conviviale. »
  • Comment se passe votre quotidien, travailler avec le public que vous accueillez ?
    « Il y a l’émergence de nouveaux publics qui ne parlent pas forcément la langue, cela peut être difficile à gérer, il y a des problèmes de compréhension qui peuvent générer de la colère ou de la frustration. Si ça ne fonctionne pas dans leur vie, ils peuvent penser que nous en sommes la cause. Ce n’est pas tous les jours facile mais il y a tellement de bons moments en parallèle ! » 
  • Vous me parliez des bons moments, avez-vous vécu justement des moments forts depuis que vous travaillez ici ?
    « Il y a beaucoup de moments forts, mais je dois dire que mes premières sorties positives ont été significatives pour moi. Quand on reçoit de nouvelles orientations, les personnes peuvent être à la rue ou dans des hébergements instables donc c’est vrai qu’on priorise beaucoup d’entrées. Lorsqu’une personne accède enfin à un logement et n’a plus besoin du Diaconat, c’est fantastique. » 
  • Est-ce qu’il y a une rencontre que vous avez faite par le biais du Diaconat de Bordeaux ?
    « Déjà, il y a une solidarité entre salariés qui est très importante. Une rencontre marquante plutôt avec le public, je pense à une jeune femme, ce n’est pas forcément son âge qui fait qu’elle m’a marqué mais cette volonté de s’en sortir, de partir de rien, d’arriver enceinte avec une autre petite fille sous le bras et de tout faire pour s’en sortir, elle a énormément de ressource et à l’heure actuelle s’en sort très bien ! »
  • Avez-vous une anecdote à me raconter ?
    « A l’ère du numérique, nous sommes obligés d’apprendre aux personnes à se servir de l’informatique et des ordinateurs. Il y a quelque mois maintenant, nous avons créé une adresse mail à un monsieur, il l’a noté dans son petit carnet, et nous avons fait une demande de logement social en ligne. La semaine dernière je lui ai demandé quelle était son adresse mail, et il m’a répondu son prénom.fr. Nous avons beaucoup ri. Cela montre que le parcours peut être très long, » 

L’interview se termine dans une très bonne ambiance, j’ai été ravie d’échanger avec Estelle Meunier, c’est une jeune femme qui transmet la gaieté, toujours souriante et qui se donne à 100% dans son travail pour le Diaconat de Bordeaux.

Je la remercie encore pour le temps qu’elle a m’a accordé.

 

Propos recueillis par Jade Raveau,
stagiaire INFOCOM à l’IUT Bordeaux Montaigne

 

 

 

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